








La mobilisation contre les mĂ©ga-bassines, ces retenues dâeau artificielles accaparant une ressource vitale au profit dâune minoritĂ© dâexploitations agricoles, ne faiblit pas ! Aujourdâhui, un moratoire sur ces projets destructeurs est plus que jamais nĂ©cessaire pour protĂ©ger nos ressources en eau, prĂ©server la biodiversitĂ© et garantir une agriculture paysanne juste et durable.
đ Un vote parlementaire est en prĂ©paration : des dĂ©puté·e·s portent une proposition de moratoire sur les bassines qui a Ă©tĂ© adoptĂ©e en commission parlementaire le 7 mai dernier. Mais pour quâelle ait une chance dâaboutir, il faut que les Ă©lu·e·s sâengagent massivement et la votent dĂ©finitivement Ă l’AssemblĂ©e nationale. Ce vote est prĂ©vu Ă partir du 26 mai prochain. Câest pourquoi nous avons besoin de vous !
â Pourquoi est-il important de se mobiliser ?
â Les mĂ©ga-bassines : une fausse solution qui aggrave la crise de lâeau
âĄïž Les bassines sont des ouvrages Ă©cologiquement absurdes
- Ces cratĂšres plastifiĂ©s de 8 Ă 15 hectares, remplis en pompant lâeau des nappes phrĂ©atiques en hiver, bouleversent le cycle naturel de lâeau et artificialisent les sols.
- Lâeau est stockĂ©e Ă ciel ouvert, exposĂ©e Ă lâĂ©vaporation, Ă la prolifĂ©ration de bactĂ©ries
- Les bassines ont un impact négatif sur les milieux aquatiques, en réduisant le débit des riviÚres et mettant en danger la biodiversité. Par exemple, dans le Marais poitevin, lors du remplissage de la 1Úre bassine à Mauzé-sur-le-Mignon, le Mignon était à sec, illustrant une irresponsabilité écologique manifeste !
âĄïž Un modĂšle agricole dĂ©passĂ© qui s’accapare l’eau et les terres
- Seules 5 % des exploitations agricoles bĂ©nĂ©ficient de ces ouvrages, au dĂ©triment de tous les autres usagers et de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
- Les bassines nourrissent un modĂšle agro-industriel intensif, majoritairement au service de la monoculture de maĂŻs et destinĂ© Ă lâexportation, qui ne permet pas notre souverainetĂ© alimentaire
- Elles soutiennent un usage massif dâintrants chimiques, avec des consĂ©quences dramatiques sur les sols, lâeau, la biodiversitĂ©, le vivant.
âĄïž Un financement public sans conditions
- Leurs coĂ»ts, pourtant colossaux (75 millions dâeuros pour les 16 bassines de la SĂšvre niortaise du marais poitevin), sont financĂ©s par de lâargent public Ă 70% dont 50% par lâAgence de lâeau censĂ©e garantir une gestion Ă©quilibrĂ©e et durable. Cet argent devrait servir Ă accompagner le changement de pratiques agro-Ă©cologiques et restaurer les milieux naturels.
- Sur le projet des Deux-SĂšvres dans le Marais poitevin, le comitĂ© scientifique et technique (CST), via Vincent Bretagnolle (Ă©cologue au CNRS de ChizĂ©), a dressĂ© un constat accablant : aucune rĂ©duction significative de lâusage des pesticides ni dâĂ©volution vers une agriculture plus vertueuse. âIl est incomprĂ©hensible quâon dĂ©pense la totalitĂ© de lâargent public pour les bassines, alors quâil faudrait le mettre en prioritĂ© ailleurs, par exemple dans des solutions fondĂ©es sur la nature.â Source
đš Un risque aggravĂ© par le changement climatique
âĄïž Les scientifiques (Florence Habets, Magali Reghezza, Christian Amblard,âŠ) dĂ©noncent une mal-adaptation : ces projets ne sont ni durables ni rĂ©silients.
âĄïž Le BRGM a lui-mĂȘme reconnu en fĂ©vrier 2023 que ses modĂšles de simulation ne prennent pas en compte le dĂ©rĂšglement climatique actuel.
âĄïž Les bassines ne pourraient pas ĂȘtre remplies certaines annĂ©es, les seuils de remplissage sont sous-Ă©valuĂ©s, et elles aggravent le stress hydrique par Ă©vaporation.
đ Rien nâa Ă©tĂ© respectĂ© dans les engagements initiaux
âĄïž Le protocole dâaccord des Deux-SĂšvres, qui conditionnait les aides publiques Ă une transition agroĂ©cologique, nâa pas Ă©tĂ© appliquĂ© :
- Aucun plan de rĂ©duction des volumes dâeau sur lâannĂ©e
- Pas de partage équitable de la ressource entre agriculteurs
- Pas de schéma de biodiversité
- Aucune sortie des pesticides
- DĂ©parts massifs des associations environnementales engagĂ©es (DSNE, FĂ©dĂ©ration de pĂȘche, GODS, CCRET)
- Dénonciation officielle par le CST
â Des alternatives concrĂštes et durables existent
Des solutions efficaces sont connues et doivent ĂȘtre soutenues par les politiques publiques :
- Transition agro-Ă©cologique : diversification des cultures, prairies, haies, sortie des pesticides, sol vivant, mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC)âŠ
- Restaurer les milieux pour stocker l’eau dans les sols : sanctuarisation des ripisylves et zones humides, remĂ©andrage des cours dâeau, arrĂȘt de lâartificialisation des sols.
- Accompagner les agriculteur-rices vers des pratiques agro-écologiques, économes en eau, compatibles avec les enjeux climatiques permettant de sécuriser les revenus des producteur-rices et de garantir une alimentation saine et locale.
âïž QUELLES CONSĂQUENCES SI LE MORATOIRE ĂTAIT VOTĂ ?
âĄïž Les autorisations de construction et d’exploitation de mĂ©ga-bassines dĂ©livrĂ©es dans les dix annĂ©es prĂ©cĂ©dant lâadoption de ce moratoire seraient suspendues pendant 10 ans !
âĄïž Aucune mĂ©ga-bassine ne pourrait alors ĂȘtre construite pendant ces 10 ans (Ă savoir les 12 restantes de la SĂšvre niortaise, les 30 du Clain, les 21 de la Boutonne, les 2 du Puy de DĂŽme, les 8 du Berry,…)
âĄïž Lâusage des bassines existantes rĂ©servĂ©s au bio, partage Ă©quitable de lâeau, Ă©tude hydrologique obligatoire tenant compte du changement climatique
âĄïž Interdiction de financer les mĂ©ga-bassines avec de lâargent public
đ© INTERPELLEZ VOTRE DĂPUTĂ·E â AGISSEZ DĂS AUJOURDâHUI
đ Contactez votre dĂ©puté·e ici : https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/liste/alphabetique ou https://www2.assemblee-nationale.fr/recherche-localisee/formulaire
đš ModĂšle de message Ă envoyer :
Madame / Monsieur la/le Député·e,
En tant que citoyen·ne, je vous demande de soutenir (voter) la proposition de (loi instaurant un) moratoire sur les mĂ©ga-bassines. Ces ouvrages aggravent la crise de lâeau, bĂ©nĂ©ficient Ă une minoritĂ© dâexploitations agricoles, dĂ©truisent les milieux naturels et ne sont pas adaptĂ©s au climat (de demain).
Ces projets posent des problÚmes environnementaux, sociaux et économiques majeurs, et ne sont pas une solution au dérÚglement climatique, ni à une transition vers une agriculture paysanne durable contribuant à notre souveraineté alimentaire.
Lâeau est un commun. Elle doit ĂȘtre protĂ©gĂ©e, partagĂ©e, et gĂ©rĂ©e durablement, et ne peut ĂȘtre accaparĂ©e par une minoritĂ©. Les politiques publiques doivent accompagner la transition vers l’agro-Ă©cologie et soutenir des solutions durables, Ă©quitables et fondĂ©es sur la nature.
Merci de vous engager Ă voter pour le moratoire Ă venir. Respectueusement,
[Votre nom â Code postal]