
Il y a maintenant 2 ans que l’État a voulu défendre le chantier de Ste Soline quel qu’en soit le coût humain. Il a envoyé contre nos cortèges des milliers de gendarmes, des milliers de grenades explosives et de LBD et n’a pas lésiné sur la dépense pour maintenir l’ordre établi et l’accaparement des ressources.
Depuis 2 ans, nous avons continuĂ© de nous rassembler pour construire nos luttes, Ă Melle au village de l’Eau, Ă MignĂ©-Auxances, Ă la Rochelle, et Ă Saint-Sauvant en fin d’annĂ©e.
Nous avons obtenu des victoires. Les financements publics sont gelĂ©s et devront attendre l’achèvement d’Ă©tudes scientifiques et de dĂ©marches de concertation sur les bassins versants (Ă©tude HMUC, PTGE). Les projets de bassines sur les bassins de la Pallu et de l’Aume-Couture en Charente ont Ă©tĂ© annulĂ©s par la justice. En dĂ©cembre, quatre bassines ont Ă©tĂ© interdites par la justice pour leur menace sur la biodiversitĂ© : Ste-Soline est Ă l’arrĂŞt, lĂ©gitimant notre mobilisation. Et ce printemps, l’outarde canepetière pourra revenir Ă St-Sauvant, comme nous l’avions annoncĂ© !
MalgrĂ© ces victoires, la lutte contre les mĂ©ga-bassines et pour le partage de l’eau n’est pas encore gagnĂ©e. Des dĂ©rogations pour Ste-Soline et St-Sauvant pourraient ĂŞtre obtenues. De plus, prĂ©fecture et dĂ©partement tentent de dĂ©tourner la dĂ©marche de PTGE pour faire passer des bassines en force sur le bassin du Clain. Le prĂ©fet de la Vienne a mĂŞme signĂ© une nouvelle autorisation pour six projets dans le bassin de la Clouère ! Enfin, la nouvelle Loi d’Orientation Agricole a fait des ouvrages dĂ©stinĂ©s au stockage d’eau un soi-disant intĂ©rĂŞt majeur pour l’agriculture, au lieu de renaturer nos milieux pour assurer la rĂ©silience de l’ensemble du monde agricole face Ă la crise Ă©cologique.
L’accaparement des terres et des eaux, et la rĂ©pression des habitant.es qui les dĂ©fendent, se poursuivent dans de nombreux endroits du monde. Les gouvernements orchestrent ces logiques extractivistes avec les industriels, bafouent les principes dĂ©mocratiques, mettent en pĂ©ril des manières de vivre, et n’hĂ©sitent pas Ă utiliser la force contre les populations en lutte.
Nous réaffirmons que notre futur est dans le partage et le soin à accorder à tous les êtres vivants, humains et non-humains, aux rivières et aux terres.
Face au passage en force du gouvernement et des accapareurs, le 25 mars prochain, nos boums résonneront pour rappeler que le mouvement anti-bassines se trouvera toujours sur leur route. Nous défilerons en un carnaval coloré, une méga-boum mobile, joyeuse, festive et déterminée, pour que les outardes et l’eau ne soit plus jamais menacés.
Contre les méga-bassines et leur monde, No Bassaran !